Des Marques d'Amour
Florilège
de chansons
d’amour
Un tour en chansons sur les traces de l’amour
Ici, pas de genre à définir… mes chant s’inspirent et explorent le patrimoine musical universel … Ils témoignent de l’amour et de ses aléas : les blessures, les cicatrices, mais aussi les voluptés…
Un matin de printemps, à l’heure où toute la nature s’éveille, alors que je dégustais mon petit déjeuner au soleil, une pensée fulgurante m’a traversée l’esprit : et si c’était à cause de nos blessures d’amour encore à vif que nous, humains, mettions par endroit la planète à feu et à sang ? Dès cet instant il m’a semblé utile de donner à entendre mon témoignage sur l’amour, des blessures aux voluptés. Qui peut dire la force d’un chant en faveur des fragilités et des forces de l’Amour face à son contraire la Haine ? Ainsi est né le spectacle Marques d’Amour.
Anne Marie Charles : chant et composition
Jean-François Capou : guitare, accordéon et arrangements
Michel Grall : vibraphone, percussions
Jean-Pierre Lacroix : contrebasse
La demande de certains spectateurs déçus de repartir après le spectacle sans disque, m’a convaincue de la nécessité d’en produire un.
Album CD autoproduit (12 titres)
Anne-Marie Charles : composition, chant
Jean-François Capou : arrangements, guitare, accordéon
Michel Grall : vibraphone, percussions
Réalisation : Stéphane Sassi
Mastering : Chromo-Management
Graphisme / photographies : Jean-Paul Espaignet
LA QUÊTE DU PRINCE CHARMANT
Paroles et musique : Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-François Capou
A la Saint Valentin les amoureux qui passent
Portent à leur cou l’Or fin d’une chaîne qui casse.
Pour moi va lentement, ma vie de Valentin,
Je n’ai pas de présent , ni de main dans la main.
Mais…..
L’Amour ne tient pas dans un coeur si petit,
Il est si lourd parfois, qu’il pend toute la vie.
A la Saint Valentin, pas de seins pas d’épaule,
qu’il est gris ce matin, d’un bout à l’autre pôle.
Attends ta Valentine, comme moi dans ma cuisine,
J’attendrai Valentin, jusqu’à la Saint Glinglin.
TRANSPORTS
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-François Capou
Sur le chemin , rivé au portable , tu promènes ton beau pékinois,
Communication impéccable malgré tous les oiseaux dans le bois :
Qui chantent , chantent le printemps,
Ils chantent , gazouillent sur le fil du vent.
Tes affaires qui sont les affaires ne supportent jamais de temps morts,
Alors qu’un vol d’alouettes déferle sur ta tête en plein essort :
Elles volent, volent le printemps,
Elles volent, frivoles sur le fil du vent.
D’où je suis je vois l’alouette faire la cour à ton pékinois,
Toi tu parles avec la planète, lui la suit dans le bois :
Ils s’aiment, sèment le printemps,
Ils s’aiment essaiment sur le fil du vent.
C’est vraiment regrettable que tu ne me viennes pas dans le bois,
Dame Volupté, pas très «portable», m’attire vers une autre voix :
Qui m’ouvre, m’ouvre le printemps
M’enivre, me chavire sur le fil du vent.
NÉOPRÈNE
Paroles et musiques Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-François Capou
L’avait serré fort, la belle,
S’était décalqué sur elle
Un de ces tatouages qui prennent
Plus fort que la colle au néoprène.
L’avait gardé sur son maillot
Vingt ans le parfum de sa peau
Du temps où les joies et les peines
Se recollaient au néoprène
L’âme elle est collée à la glue
Mi-arche mi jetée dans les nues
Portant ses amants qui s’éprennent
Plus fort que la colle au néoprène
Pour se quitter et se détacher
Au diluant faut se décaper
Pour être plus forte dans l’arène
Faut pas une larme au néoprène.
OÙ SONT LES HOMMES
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements Jean-François Capou
Y en a déjà eu des Jasons de réserves, ici de conserves,
Avec de beaux muscles d’acier bronzés aux U.V. Ultras violets;
Tu pourras donc bien supporter : Je te jouerai une berceuse à la tronçonneuse,
Aux gants de boxe, aux gants de crins t’auras des caresses plein !
Pour les parfums et les saveurs tu préfères le synthétique,
Par synthèse reconstitués, bien loin, très loin de l’organique;
Vont à vau-l’eau nez et palais :
Tu ne peux plus goûter mon «eau d’ange» subtile arme du jeu,
A la bombe fax, au virus tel, filtres l’amour conditionnel.
Mieux vaut le lien des messageries pour mots, maux, bobos, cris déviés,
Chûtent les contacts sensibles, l’amour en vrac tout en couleur;
Dure est l’idée de solitude :
C’est dans les raies que joue le «Ra» pas dans les rooms des scélérats,
Dans de grands rets pris sont les rats des cédéroms serveurs des «Moi»
Alors dans tous ces rets y a tous ces rats tous «tralala»
Et puis surtout y a MOI !
STATU QUO
Paroles et musique Anne Marie Charles : chant
Michel Grall : percussions
C’est ça qui est consternant – se taire, comment ?
Comment, commentaire,
Comment ne pas cautionner quand des choses à ne pas se démoder
La guerre tient bien le haut du pavé !
C’est que tu as tout conquis
Sans rire, des grands fleuves de larmes tu tires ton épingle du drame,
Puis vires cliques et claques et arme la poudre latente sous les cendres.
Ce sont tous des compétents, Joyeux – Zouave – Fantabosse – Piou-Piou – Poilu – Pousse cailloux – Voltigeur – Samouraï – Bobosse – Guerrier – Bleu – Gus – Bachi-bouzouk.
C’est sale ces con… quêtes qui te mènent par le bout du nez,
Cavalier de l’Apocalypse, Grrr…
Râles pas trop, y a pas d’égal à l’égo.
C’est qu’on est tous consentants,
Cent ans qu’on sent que la guerre sous-tend tant d’avals, de méa culpa
Qui ne pacifient guère… plus de sang !
Cent ans et plus qu’on ne s’entend….
«C’est pas la paix, rien qu’une guerre en panne» !
Pax nenni, nenni nenni pax !
Parie sans ménagement, tout uniformisé, tout mondialisé !
ASPIRATION
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements Jean-François Capou
Stéphane Sassi : effets spéciaux
21 septembre 2001 10 h et de la poussière JOUR J
Beaucoup de peine avec son gros lot de problèmes
Je ne peux plus comme la belle Hélène patienter en filant ma laine
De grands manitous névrosés aspirent à me voir expirer.
A chaque jour suffit sa peine Bouhou ! Bouhou !
Plus de hasard assez de veine Bouhou ! Bouhou !
Je crois que ces apprentis sorciers vont s’éssouffler sous les déchets
Pour que tous nos paris les plus doux voient enfin le jour sans les fous.
A chaque jour suffit ma peine Ahan ! Ahan !
Permets que je reprenne haleine Ahan ! Ahan !
Sur terre ma place est réservée pas pour la rentabilité
Mais pour que ses paris les plus doux, soient à l’ordre du jour pour nous .
Ilyaplusdejoursqu’iln’yadepeine Yéhé!Yéhé!
«Proximo» solidaires sans haine Yéhé ! Yéhé !
Mon sang coule rouge dans tes veines, mélangeons nos longues haleines
Pour que tous nos paris les plus doux voient aussi le jour après nous.
C’EST BEAUCOUP MIEUX
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-François Capou
J’ai chaloupé «chlass» face au miroir «chloc»
Mon image mirée comme un œuf
Un mirage grimé comme neuf : C’est moi ça?
Mais je croyais devenir fée,
J’espérais changer à mon gré,
Je croyais, je croyais, j’espérais,
Mais tu es comme tu es voilà ! Aie ! Aie! Aie! Aie! Aie! Aie!
J’ai du mal avec moi là …
C’est beaucoup mieux si l’on s’aime
C’est beaucoup mieux si je t’aime (Bis)
A la fois reine et fileuse de laine
Libre dedans-dehors et sans chaine
Je rêvais, je rêvais, j’y croyais,
Mais tu es comme tu es voilà ! Aie! Aie! Aie! Aie! Aie! Aie!
C’est beaucoup mieux si l’on s’aime
C’est beaucoup mieux si je t’aime (bis)
J’ai chaloupé … face au miroir…
Mon image miré comme un œuf
Un mirage grimé comme neuf :
C’est moi ça !
Ce face à face bien qu’éprouvant
M’a façonnée au fil du temps,
Fait rêver, espérer et changer .
C’est beaucoup mieux quand on s’aiment
C’est beaucoup mieux quand je t’aime
C’est toujours mieux quand je t’aime
C’est toujours mieux quand on s’aime.
L’AMOUREUSE
Poème de Paul Eluard (extrait de «mourir de ne pas mourir» 1924)
Musique : Anne Marie Charles
Arrangements Jean-François Capou
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
ET PUIS LE TEMPS VIENDRA
Poème de Georges Pigasse
Musique : Anne-Marie Charles
Arrangements : Jean-françois Capou
Et puis le temps viendra, ce seront les premières cerises,
A bout de branche à bout de bras
Faudra s’accrocher petit, faudra s’accrocher,
Bien sûr qu’elle sera bonne et juteuse gonflée de vie,
Bien sûr il fera chaud du dehors à n’en pas sentir la déchirure
Le soleil sur ton édredon et l’horizon sur ton sommeil.
Et puis le temps viendra, ce seront les premiers baisers
Sous les branches, dans quels bras
Faudra s’embrasser petit, faudra s’embrasser
Bien sûr que ce goût nous souvient gonflé de vie
Bien sûr il fera chaud du dedans à n’en pas sentir la froidure
L’herbe, la paille, le foin, le seigle
Et l’horizon sur ton réveil.
Et puis le temps viendra, ce seront les premiers métiers,
Dans quelle branche, avec quels bras,
Faudra travailler petit, faudra travailler,
Bien sûr ce n’est pas toujours facile, gonflé de vie
Bien sûr il fera froid du dehors à n’en pas sentir les murs
Soit du marteau, soit de la plume
Et l’horizon qui te surveille.
Et puis le temps viendra, ce seront les premières cerises,
A bout de branches, à bout de bras,
Faudra s’accrocher petit, faudra s’accrocher
Bien sûr que ce goût nous souvient gonflé de vie
Bien sûr il fera chaud du dehors à n’en pas sentir la déchirure
Le sommeil sur ton édredon
Et l’horizon comme un soleil.
ÉPANCHEMENTS
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-François Capou
Au marais de mémoire j’allons boire le lait
Bel enfant de la terre et du ciel étoilé…
Quand je m’épanche au fil de l’eau, mouvant mirage en reflet d’eau,
Réveille mes sens, berce ma peau, au travers du miroir de l’eau.
Mer ondoyante des délices, murmures, caresse et frais baisers
Désirs, frissons et précipice, mémoire sonore et parfumée.
Quand je m’épanche au fil de l’eau, je vois posé au fond si beau
Ton visage souriant à flot au travers du miroir de l’eau.
VOLUPTÉ
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements : Michel Grall
La chaleur en mes entrailles signe doux d’attrait
Pour tes creux, tes bosses et failles que je sais,
S’enroulent les pelles, et pêle-mêle la volupté
Trace et tresse sillon-liane fort serré :
Noués, noués, noués au plus fort des ébats
Voués, voués, voués au plus fort des débats.
De très beaux orages pour siestes prolongées
Ne nous laissent pas sages, passer c’est gâcher!
Dans nos humeurs tièdes des saules grandiraient,
Délicieux voilages sur nos «prises de pied»:
Noué, noué, noué l’amour à la rage Voués, voués, voués au meilleur du partage
A défaire la tendresse c’est compliqué
Depuis que la maille sous l’écaille a filé;
C’est l’épure rouge et dure est ton ardeur,
Mures au clair obscur glissent mes faveurs :
Noués, noués, noués au plus fort des ébats
Voués, voués, voués au plus fort des émois
MERE LUNE
Paroles et musique Anne Marie Charles
Arrangements : Jean-françois Capou
A.M.Charles : chant
J.F. Capou : guitare
Michel Grall : vibraphone
Nouvelle lune te voilà, la la la la la la
C’est la lune du loup, ouah hou hou !
Du petit pot de beurre tires la chevillette et la crème choira,
Patatrassssss
Belle lune te voilà, la la la la la la
C’est la lune à Pierrot, oh ého !
A da a da sur son croissant pâle il balance amoureux,
Patatrassssss
Pleine lune c’est bien toi, la la la la la la
C’est la lune qui rit, oh oui !
Le solaire miroir au fou rire attirant, les mares font la fête,
Patatrassssss
Noire Lune déjà là, la la la la la la
C’est la lune fantôme, bouh hou !
Fais reluire en cachette ton tout premier quartier, la nuit croit triompher,
Patatrasssssss
Mire lire, mires donc la la la la la la ………
Sortilèges Blues Baroque
Duo pour Voix et Contrebasse
Quand la romance voluptueuse côtoie le blues baroque !
La contrebasse rythme les facéties et les métamorphoses des deux musiciens apprentis sorciers en quête de bonheur ; ils nous mènent au sabbat des Orpailleurs de l’amour.
Spectacle de “compositions musicales originales” : rencontres et mariages entre sonnets et poèmes de la littérature française du XVIème siècle à nos jours, de Louise Labé à Louisa Paulin, en passant par Claude Nougaro, Silvie Piacenza, Jean Luc Vertut, etc…
Etourdie, la belle apaisée, sur son lit de dentelle, songe à l’amour :
Je vis, je meurs, je me brûle et me noye…
Que je hais ton amour qui me rêve captive, Comme une rose dans la main…
Guidée par sa gourmandise la femme croque dans le fruit défendu :
J’ai pêcher mon père et follement cacaoyer
Par mots et par vignes ai vendangé…
Sans amour le souffle devient mortel, la terre un désert de poussière :
Un mort végétarien se portait comme un charme (…)
Une guerre éclata sur le mort pacifique…
Anne-Marie Charles : musiques, chant
Jean-Pierre Lacroix : arrangements, contrebasse
LA REINE FOUDRE
(Claude Nougaro – Poème inédit vers 1954)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Dans le carrosse du tonnerre
la reine Foudre à l’œil de verre
Frappe à la porte des bergers
qui ne veulent pas l’héberger;
Alors sur leurs cabanes en planches
la reine abat son arme blanche,
Tout en riant les déshabille
en un clin de son œil en bille.
La reine foudre réduit en poudre
les jésus bruns aux fronts bouclés
Qui s’effarouchent, qui de leurs bouches
ne veulent pas donner la clef
Les sombres chevaux de l’orage
lui font un superbe attelage
La reine Foudre, très fardée,
un peu partout jette ses dés.
Quand son altesse est en colère
elle fracasse les volières
Où les anges sont verrouillés
avec des airs de chien mouillé.
Féroce reine un peu sirène
émergeant dans la pluie du ciel
ouvre l’arbre, brise le marbre
et incendie les missels
Ah, redoutez joueurs de flûte
d’avoir le dessous dans la lutte
Avec la fille aux froids ciseaux
qui coupe les ailes aux oiseaux !
Vous dont le toit est une étoile,
vous qui dormez sans draps de toile
Ah, redoutez d’être violés
par cette reine à l’œil violet.
LES SOUPIRS
(Olivier de Magny 1556)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
S’amour est une ardeur, d’où me vient tant de glace ?
S’amour est aveuglé, comment me fai-t-il voir ?
S’amour est si doubteux, où pren-je mon espoir ?
Et s’il est ung plaisir, que n’a-t-il en moi place ?
Refrain
S’amour ne blesse point, qui donc me navre ainsi ?
S’amour est si joyeux, d’où vient tant de souci ?
S’amour… S’amour… Et si plus doux que miel, d’où vient tant d’amertume ?
Las ! Amour ne se plaist d’estre cogneu de nous
Et plus pour le cognoistre un esprit se consume
Et moins il sçait enfin s’il est amer ou doux
S’amour est libre et franc, d’où vient donc qu’il m’enlasse ?
S’amour est une paix, que ne la pui-je avoir ?
S’amour est une mort, que me vault le douloir ?
Et s’il est un repos, d’où vient donc qu’il me lasse ?
S’amour ne blesse point, qui donc me navre ainsi ?
S’amour est si joyeux, d’où vient tant de souci ?
S’amour… S’amour… Et si plus doulx que miel, d’où vient tant d’amertume ?
Refrain
Las ! Amour ne se plaist d’estre cogneu de nous
Et plus pour le cognoistre un esprit se consume
Et moins il sçait enfin s’il est amer ou doux
L’INCONSTANCE DE L’AMOUR
(Louise Labé 1554 Sonnet VIII)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Je vis, je meurs, je me brule et me noye
J’ay chaut estreme en endurant froidure
La vie m’est et trop molle et trop dure
J’ay grans ennuis entremeslez de joye
Ainsi Amour inconstamment me meine
Et quand jepense avoir plus de douleur
Sans y penser jeme trouve hors de peine.
Tout à coup je ris, je ris et je larmoye
Dans le plaisir maint tourment j’endure
Mon bien s’en va, et à jamais il dure
Tout en un coup je seiche et je verdoye.
Puis quand je croy ma joye estre certeine
Et estre au haut de mon désiré heur Il me remet en mon premier malheur
Je vis, je meurs, je me brule et me noye
J’ay chaut estreme en endurant froidure La vie m’est et trop molle et trop dure
J’ay grans ennuis entremeslez de joye ha! ha! ha!
CHANT DE LA REINE
(Louisa Paulin)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Refrain
Que je hais ton amour qui me rêve captive
Comme une rose dans la main , une rose…
Es-tu tous les baisers, es-tu tous les sourires, toutes les pierres du chemin ?
Es-tu l’eau, le vent, la flamme, l’âme de la nuit, nuit sensible au cœur des mondes
Et mènes-tu la ronde des fragiles saisons ?
Es-tu tous les baisers, es-tu tous les sourires, toutes les pierres du chemin ?
Es-tu la mer aux magiques sillons gonflés d’amour, de terreurs silencieuses
Et mènes-tu la ronde des fragiles saisons ?
refrain
Es-tu tous les baisers, es-tu tous les sourires, toutes les pierres du chemin ?
Es-tu la grotte mélodieuse élaborant les univers de purs cristaux
Lentes fleurs échappées au cœur secret des eaux
Es-tu tous les baisers, es-tu tous les sourires, toutes les pierres du chemin ?
Es-tu la courbe agile d’un vol blanc de pigeons dans l’angélus du soir ?
Es-tu le matin neuf étincelant d’espoir ?
refrain
Es-tu tous les baisers, es-tu tous les sourires, toutes les pierres du chemin ?
Tu n’es qu’un Roi déchu, mais je reste la reine
Moi qui sens battre dans mes veines
Le rythme lunaire des mers
Et je hais ton amour tout nourri d’esclavage
moi qui suis la bête sauvage amoureuse de l’univers.
GOURMANDISE
(Silvie Piacenza 2006)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
J’ai pêcher mon père et pommier aussi
J’ai pêcher mon père et un peu bananier
De l’air et des pollens ai tout brassé
Au fond des sources me suis penchée
Mais qu’on me sermonne Si
Du miel d’un jour en nuit de fiel
Aux zestes de vie Je me confis
Mais qu’on me sermonne Si
J’ai pêcher mon père et noyer aussi
J’ai pêcher mon père et follement cacaoyer
Par mots et par vignes ai vendangé
Des champs d’amour tout bouturé
…Je me confis
J’ai verger mon père et potager aussi
J’ai verger mon père et tant fourrager
De la couleur des hommes ai tout irisé
A leur brasier beaucoup salivé
Mais qu’on me raisonne Si
Du marc d’un ciel en mers de sel
Aux eaux de vie je m’étourdis
Mais qu’on me raisonne Si… Je m’étourdis
Mais qu’on me pardonne Si
D’une pâte à pain en pâte de fruits
De l’avoir croquée…
Mais qu’on me pardonne Si
De l’avoir croquée Eve je bénis
Mais ce n’est pas tout, j’aime aussi tout comme vous :
Amandier, bergamotier, brugnonier, bancoulier, camelier, caroubier, châtaignier, citronnier, cocotier, dragonnier, dattier, frangipanier, figuier, grenadier, griottier, guignier, manguier, marronnier, merisier, olivier, oranger, papayer, poirier, pistachier, prunier, robinier, sorbier…
mais ce que j’aime par dessus tout c’est : Pêcher
UN GRAIN DE SEL
(Jean Luc Vertut 2004)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Étales tournés retournés envoyés en l’air comme des crêpes salés comme des crêpes sucrés comme des crêpes salés/ sucrés sucrés/salés salés/ sucrés sucrés /salés recouverts de confiture roulés roulés, roulés roulés boulés roulés boulés dans la farine
Il nous a fallu un grain de sel qui craque, qui craque, craque sous la dent pour nous des-embrumer, pour nous secouer, pour nous désarçonner et pour tout arrêter
alors :
coincent les poulies, cèdent les courroies,
Inquiètes … les soupapes stressent et s’arrêtent,
sous pression casse la culasse,
sur les soupapes se scratchent les pistons,
les bielles gauchies vrillent,
Serein, le vilebrequin poursuit son chemin,
la pompe en perd la raison,
les injecteurs assoiffés grippent, grippe, grippe… la machine
Il nous a fallu ce grain de sel qui craque, craque sous la dent,
pour nous réveiller, nous ré-arçonner, nous remotiver, pour nous redonner le goût de…
S’étaler, se tourner, se retourner, s’envoyer en l’air !
ROMANCE
(Silvie Piacenza)
Je me souviens de tout
Les peaux velours aux tiédeurs des galets
Les doigts mêlés dans nos bouches, sculptés
Le sel des langues à nos ventres, collé
Nos sérénades aux marelles étoilées
Mais seule avec tout,
Vous seriez fier, mon cœur, de me voir ainsi faire
Je me souviens de tout
La soif et l’ivresse, le plaisir désiré
Les ferveurs de l’aube à nos cris étouffés
L’onde du temps en nos corps bousculés
Les yeux grands ouverts pour ne rien oublier
Et seule avec tout,
Vous seriez fier, mon cœur, de me voir ainsi faire
Je me souviens de tout,
L’embrun des roses aux accents safranés
Les plages de silence sous le vent, caressées
L’empreinte brûlante sur la pierre, gravée
Nos cœurs percés sur l’écorce, déchirés
Et seule avec tout, j’endors les fantômes,
Je retourne au désert, comme une lune claire
Et vous seriez fier, mon cœur, de me voir ainsi faire
parlé sur pulsation cardiaque
LE MORT
(Claude Nougaro poème inédit vers 1954)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Un mort végétarien se portait comme un charme
Des violettes de Parme lui poussaient dans les reins.
Les troupeaux engraissaient broutant ce mort fertile
Et les enfants des villes le buvaient dans leur lait.
La terre était son ciel : tous les morts sont athées
Et sont très peu portés sur le surnaturel.
De beaux amants parfois s’allongeaient sur sa face,
Mais c’était une race dont il aimait le poids.
Une guerre éclata sur le mort pacifique.
Elle était atomique pour plus de résultats
Et le combat voulu qu’en cette place même
La bombe à hydrogène fît ses brillants débuts.
Le mort fut arraché par ce beau coup de bêche
Dans la poussière sèche il se mit à marcher
Et tout ce qui restait de la planète terre
C’était cette poussière et ce mort qui marchait,
Qui marchait, qui cherchait comme cherche un aveugle
La déesse qui meugle,la racine à mâcher,
Dans l’affreux frôlement des astres fantastiques,
Dans d’atroces musiques qui cherchait les amants
Qui cherchait, bousculé par l’épaule des mondes,
Entraîné dans les rondes des feux ensorcelés,
Qui cherchait les enfants , les enfants de la villes
Buvant avec leurs cils de grands bols de lait blanc.
LA MAUVAISE PENTE
(Jean Luc Vertut 2005)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Au bord Au bord du toit
Au bord l’ardoise hésite
du toit face à son destin
du toit l’ardoise hésite
au bord du toit
« Ma vie vaut-elle le clou qui la retient ? » l’ardoise hésite l’ardoise hésite
Tout est si flou ouououououou ouou à ces hauteurs
Tout est si flou à ces hauteurs
Loin au dessus du monde au bord du toit
LE BEAU VOYAGE
(Louisa Paulin)
Rivière, rivière… Rivière…
Rivière, rivière, arrête-toi !
Rivière, rivière, arrête-toi,
Emmène nous dans ton voyage,
Nous les gens du simple village, les chiens, les poules et les oies.
Rivière, Nous sommes las de notre terre et nous voulons voir du Pays,
Embarque-nous grands et petits pour faire le tour de la terre…
Rivière, arrête-toi !
Nos maisons seront des bateaux et nos bêches seront des rames,
Nous pendrons des robes de femmes comme grand voile à des rameaux.
Rivière
Nos grands bœufs haleront les barques, nos ânes chanterons l’amour,
Nos lapins joueront du tambour et nos araignées de la harpe.
Rivière arrête-toi !
Rivière, rivière, Rivière, rivière…
Rivière, rivière, nous sommes las de te voir prendre les nuages
Et emporter dans tes voyages le ciel et tout son tralala.
Rivière, Qu’on navigue enfin une fois avec des mains à ne rien faire,
Grands et petits, pères et mères, bercés dans ta robe de soie.
Rivière, rivière, arrête-toi !
CHANT DE NOCE
(Louisa Paulin) Chant A Capella
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Marie!!!!!!!!!! Danse danse Marie, Marie Marie danse !
Danse danse Marie, c’est aujourd’hui ton tour,
Danse danse Marie dans ta robe de noce,
Marie, danse Marie !
Danse danse Marie, Marie Marie danse !
Danse danse Marie, demain tu l’ôteras,
Danse danse Marie, la robe des amours,
Marie, tu en mettras une autre, Marie,
Marie, celle de chaque jour,
Marie danse Marie !
Danse danse Marie, Marie Marie danse !
Danse danse Marie, point ne la quitteras
Marie, nous portons bien la nôtre, Marie,
Faite de noirs soucis, Marie
et de chagrins cuisants, Marie,
ma danse rie, ma Marie, Marie, Marie !
Danse danse Marie, Marie Marie danse !
Danse, danse Marie,
l’étoffe en est usée, mais nous mourrons dedans…
Marie !!!!!!!!!!!!!!!!
NOCTURNE
(Louisa Paulin)
Musique et adaptation texte : Anne Marie Charles
Arrangements contrebasse : Jean-Pierre Lacroix
Un seul oiseau, ce soir, apprivoise la nuit,
cette lente nuit de septembre, si tendre…
avec ses feuilles nues dans les calmes eaux de la lune,
un pauvre oiseau captif et solitaire,
le vif jet d’eau s’échappant de la terre,
comme un secret trop longtemps contenu,
les arbres du parc se sont tus.
Un seul oiseau, ce soir, s’est souvenu
de l’azur décevant de l’été qui n’est plus.
Son chant fuse, éclatant, en fragiles étoiles…
et puis, vaincu, se résout en soupirs,
en soupirs, en soupirs, en soupirs, en soupirs, en soupirs, en soupirs…
en vaines fleurs de feu qui vont s’évanouir,
si loin de tes soleils, azur qui nous ignores.
Pourtant sur des routes d’aurores notre Terre si belle ce soir…
semble bondissante d’espoir et cherche obscurément un “bonheur à venir, à venir, à venir, à venir, à venir, à venir, à venir,
Un seul oiseau, ce soir, s’est souvenu
de l’azur décevant de l’été qui n’est plus.
Chante, chante jet d’eau têtu, voix prisonnière…
poète jamais las d’un rêve de lumière,
qui caresse la nuit d’étincelants désirs, Désirs, désirs, désirs,désirs, désirs, désirs, désirs…
Un seul oiseau ce soir apprivoise la nuit…